Ni Lui, ni Lui.
Nie lui, continue, les oiseaux volent toujours et la mer respire. D'ailleurs, je n'en suis pas si sûre. Je ne me comprends pas, ce n'est pas neuf, mais je m'en lasse. Vraiment, j'aimerai comprendre; il n'y a pas moins d'un ou deux jours, une passion déchirante m'empêchait toute pensée, maintenant, il n'en reste plus rien, de cette passion déchirante, dévorante, et je me sens vide, comme un miroir seul.
Je suis heureuse, je pense, puisque je n'ai plus envie de m'en aller. Le Désert me hante toujours, mais je peux y mettre de la terre, dessus, pour que l'idée s'estompe et que les larmes ne montent pas. Alors ? Heureuse ? Non, pas vraiment.
ET que serait ma vie, sans mes rêves fumants, qui me consumment l'âme et me brouillent l'esprit, qui font de moi ce que je suis, qui me font vivre, ou survivre, l'excuse de l'Espoir, ce misérable doute. Et si... ? Peuh ! Ils ne vallent rien, ces rêves, une fois que les désillusions l'ont balayé, anéanti, une fois qu'il n'en reste qu'un vague souvenir, moelleux et lointain. Oh, je voudrais pouvoir faire exactement à mon idée, mais mon Dieu, quelle idée d'avoir créé les autres à des moments pareils!
J'ai décidé de faire quelquechose, c'est encore confus mais pas tout à fait... Disons que je sais ce que j'ai à faire, mais que me mouiller, je n'aime que très moyennement.
Ce soir, j'ai fait quelquechose pour le lycée, c'est un effort, seulement le fruit du travail, ça ne me fait rien.
- Faut dire que t'as eu du tout cuit, toujours.
- Va t'en manger du cru, Chaussette Sale !
Ils s'agitent, et parlent, avec des grands gestes des bras, ça mouline et je les hais. Sans doute parlent-ils de moi, je sens mon prénom à leurs lèvres, leurs bouches crachent des mensonges, ignorants et vils insectes, qui se prétendent tout sauf ce qu'ils sont et qui se trouvent des raisons à tout, pour ne pas s'avouer vaincus. Moi, si je perds (de toutes façons je ne perds pas) je meurs; je ne continue pas, vainement, misérablement, à battre des mains pour me relever.